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Mardi 7 Mars

Philippe Mion

L’analyse perceptive et la composition

Comment analyser des œuvres musicales, radiophoniques, ou plus généralement sonores, qui ne présentent pas de partition. (L’analyse d’une partition est-elle l’analyse de l’œuvre ?) Repartant du concept Schaefferien, souvent mal compris, d’objet sonore, l’analyse perceptive peut-être envisagée comme un travail d’exploration de sa propre perception. Les outils de description et classification du sonore qu’a proposés Pierre Schaeffer (Morpho-typologie du Traité des Objets Musicaux) et les divers concepts en usage dans le milieu des musiques dites contemporaines nous permettent de mener cette exploration en dépassant une subjectivité incommunicable. L’analyse se conçoit alors comme une enquête sur notre “point de vue d’écoute“, un questionnement sur notre façon d’entendre et de comprendre les musiques. C’est aussi une recherche, à la fois exigeante, amusante et roborative, d’un vocabulaire précis pour l’exprimer et le faire partager. Le relevé graphique (distinct de la partition) comme approche et distorsion intéressantes de l’écoute. L’analyse comme deuil d’une écoute innocente, mais aussi comme ouverture à un travail souterrain, inconscient sur la composition.
Après un bref exposé général sur ces thématiques je proposerai aux étudiants des travaux pratiques oraux à partir d’éléments sonores et d’extraits d’œuvres. Je présenterai ensuite une analyse du Sanctus de la Messe à l’usage des Vieillards de Denis Dufour.

Biographie

Né en 1956 à Tournan en Brie
Etudes musicales au CNSM de Paris, en musicologie à la Sorbonne et partout ailleurs à l’usage de ses oreilles.
La rencontre de Pierre Schaeffer, dont il a suivi l’enseignement et dont il a été ensuite l’assistant, a été déterminante dans le choix de ses premières orientations de compositeur. A collaboré durant près de 12 ans aux activités du Groupe de Recherches musicales (INA- Grm) puis poursuivi un itinéraire indépendant où perdure un goût de la musique acousmatique et plus généralement une sensibilité expérimentale en musique.

Outre la composition, il s’est intéressé au métier du concert électroacoustique (régies de concerts et interprétation d’œuvres acousmatiques sur dispositifs de haut-parleurs), à la radio (producteur à Radio-France de 1979 à 1982, émissions « éveil à la musique »), beaucoup à l’enseignement (composition et analyse musicale) et plus largement à la pédagogie d’une démarche expérimentale en musique qu’elle soit sut support ou non.   Titulaire du C.A. d’électroacoustique, il enseigne la composition électroacoustique au Conservatoire de Vitry–sur-Seine, la composition et l’analyse musicale au Conservatoire Royal de Mons en Belgique.

Pensionnaire de la Villa Médicis à Rome de 1989 à 1991.

Prix SACEM 1996 Stéphane Chapelier et prix SACEM 2002 de la partition pédagogique.   Ses ouvrages instrumentaux, vocaux ou électroacoustiques pour le concert, le ballet, le théâtre et, pour une moindre part, le cinéma, reflètent l’importance qu’il accorde en composition au point de vue perceptif et aux émotions, et il ne conçoit pas d’abstraction musicale qui ne s’en nourrirait initialement.   Parmi ses compositions, des œuvres purement acousmatiques, des œuvres « mixtes » (mélangeant de diverses manières électroacoustique et instruments),  des œuvres instrumentales ou vocales, deux opéras et plusieurs ouvrages de théâtre musical.   Discographie:   Vinyl : L’image éconduite (Coll. INA-Grm)

CD : Je joue pour faire de la fumée. L’image éconduite. Éole records/Ina-GRM Confidence (Métamkine) Soupçon-délice (Coll. Ina-GRM). Léone (Opéra. Empreintes digitales) Loulou & Pierrot-la-Lune et les drôles de sons  (Gallimard-jeunesse) Si c’était du jour. Des jambes de femmes tout le temps. Statue. (Coll. Ina-GRM) Tissé par Mille. (Gallimard. Coll. “À voix haute“)   Publication écrite: L’envers d’une ?uvre  (Buchet-Chastel)   Analyses éditées (CD Rom, site internet et livres ou revues) L.Ferrari. « La grotte » – F. Bayle. « La langue inconnue »  – B. Parmégiani. « L’œil écoute » C. Zanési “Les voix de Pierre Schaeffer“ – D. Smalley “Empty Wessel“

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Jeudi 9 mars

Annette Van de Gorne

Après ses études classiques aux Conservatoires Royaux de Mons et de Bruxelles et avec Jean Absil, Annette Vande Gorne découvre l’acousmatique au détour d’un stage en France. Convaincue du caractère révolutionnaire de cet art, elle entreprend la musicologie (ULB, Bruxelles) et la composition électroacoustique avec Guy Reibel et Pierre Schaeffer (CNSM, Paris). Elle fonde et anime Musiques & Recherches et le studio Métamorphoses d’Orphée (Ohain, 1982), ainsi qu’un cycle de concerts et un festival acousmatique L’Espace du son (Bruxelles, 1984, annuel depuis 1994) grâce à la constitution d’un acousmonium de 80 haut-parleurs. Elle initie la revue d’esthétique musicale « Lien » et le répertoire « électrO-CD » des œuvres électroacoustiques éditées. Elle fonde aussi le concours de composition « Métamorphoses » et le concours d’interprétation spatialisée « Espace du Son ». et constitue peu à peu le seul centre belge de documentation sur cet art, accessible sur internet. www.musiques-recherches.be

M&R est le siège de la fédération belge des musiques électroacoustiques qu’elle fonde en 1994 à l’initiative du regretté compositeur Arsène Souffriau avec l’aide de quelques autres compositeurs.

Professeur de composition électroacoustique au Conservatoire royal de Liège (1986), puis de Bruxelles (87) et de Mons (depuis 93, honoraire depuis 2011), elle y fonde une section de musique électroacoustique autonome, depuis 2002, qui compte aujourd’hui une équipe de 13 professeurs spécialisés, pour un master (5 ans) ou un doctorat (8 ans) en composition acousmatique. Prix SABAM 1985 et 1995 pour l’ensemble de son œuvre.

Ses œuvres sont entendues dans tous les festivals qui laissent place à la musique composée sur support. La nature et le monde physique sont des modèles pour un langage musical abstrait et expressif. L’écriture de l’espace, considéré comme cinquième paramètre musical, en relation avec les quatre autres et les archétypes utilisés est un domaine de recherche qui la passionne. Le rapport au mot, au sens et à la matière vocale est l’autre sujet de recherche qui l’occupe actuellement.

Son œuvre est essentiellement acousmatique, comme la suite Tao ou « Ce qu’a vu le vent d’Est » et son opéra « yawar fiesta » qui renouvellent le lien de la musique électroacoustique avec le passé, mises à part quelques incursions dans d’autres arts : théâtre, danse, installation de sculptures…

Mardi 7 février

Jean-Paul Victor (suite)

Travaux pratiques…

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Mercredi 8 février

Le field recording / Thomas Tilly

Il ne s’agit pas que de capter le son, mais de placer le microphone au même rang que l’instrument de musique et d’envisager la situation de cet instrument dans l’espace comme une méthode de composition, il s’agit de détourner son rôle d’outil de communication pour appréhender l’onde sonore autrement. S’attaquer à un immatériel croisant tout ce qui constitue et conditionne le matériel, s’attacher à parler et user du bruit comme quelque chose de précieux et unique, et confronter ce bruit à ce que l’on appelle musique.

Site Thomas Tilly
Facebook
thomastilly.bandcamp.com

BIO

Thomas Tilly est un musicien utilisant le microphone et le haut-parleur comme principaux instruments de création. Centré sur l’étude de l’environnement sonore et sa confrontation avec l’espace dans lequel il existe, son travail emprunte autant à la recherche musicale expérimentale que scientifique.Dans sa démarche, l’écoute reste centrale au détriment de toutes formes de représentations. Ce qui se passe sur le terrain doit être interprété puis transmis à l’auditeur dans des conditions d’immersion totale, la subjectivité de cette restitution résidant dans le sensible plutôt que dans une mise en œuvre technique complexe. Toujours connectées à l’idée d’un autre «possible musical», ses pièces sonores, diffusions, ou installations, sont les fruits d’études où la recherche tente de supplanter l’esthétique. C’est l’exposition de l’onde sonore qui est importante. L’implication sur le terrain reste une part importante du processus nécessitant des phases d’écoute, d’observation, puis d’enregistrement. En ce sens, la relation aux espaces naturels, à l’architecture (dont le rôle est prédominant dans le sonore), ou encore à l’urbanisme, deviennent des axes de recherches privilégiés, et leur appréhension dépasse souvent la seule pratique de l’enregistrement du son. Dans Test/Tone, la cartographie et les méthodes d’analyses acoustiques deviennentles outils pour ausculter le système nerveux et la structure d’une salle de concert. Dans son installation Contrefrormes Ligne A, c’est la posture d’écoute des usagers d’un tramway qui devient prétexte à sa transformation en salon d’écoute. Chez Thomas Tilly, la rapport entre nature et technologie, primitivité et modernité reste un angle d’approche privilégié, souvent abordé par la reflexion sur les modes de communication. Dans Cables & Signs, ce sont les stridulations d’insectes aquatiques non identifiés qui sont mis en abîme avec la musique électronique. Dans Stones, air, axioms, avec Jean-Luc Guionnet, c’est l’acoustique et le volume d’air deslieux de culte qui est étudié et rapproché des câbles et des codes de la société moderne.La nécessité d’écoute et l’observation du lieu comme postulat à toute créationest nourrie par l’idée que l’environnement sonore est complexe et instable, et que sa pleine compréhension par l’auditeur nécessite un réel engagement. Dans les travaux de Thomas Tilly, tous les outils de captation du son sont utilisés comme des moyens d’écriture, des révélateurs. Captations ultrasoniques, sismiques, hydrophoniques ou aériennes, la méthode employée n’est jamais prétexte au spectaculaire, mais le vecteur d’une appréhension singulière du monde. En ce sens, les représentations publiques sont souvent accompagnées de clefs de compréhension, de discussions avec le public. La médiation, aussi bien menée sous forme d’ateliers, que de conférences ou d’écoutes commentées reste étroitement rattachée à la pratique artistique, la culture de l’écoute et la transmission des esthétiques sonores expérimentales ayant un sens politique et social. Thomas Tilly aprésenté son travail dans une vingtaine de pays et dans ne nombreux festivals internationaux dédiés aux musiques expérimentales et improvisées : Audible Festival (Paris), Météo (Mulhouse), Bruisme (Poitiers), Electricity (Reims), Avant avant garde (Cracovie), Simultan (Timisoara), MagneticTraces (Melbourne), Observatori (Valence), Synthèse (Bourges), Bridge Festival (Bulgarie), Densités (Fresne en Woevre).

Il collabore avec les artistes Jean-Luc Guionnet, Seijiro Murayama, Junko Hiroshige, Dave Phillips, Eric Cordier, Claire Bergerault, Fabrice Favriou, Thomas Chatard et collabore régulièrement avec le CNRS Guyane, depuis 2013, en tant qu’artiste résident.

Mardi 10 janvier

Aymeric de Tapol

 

Aymeric de Tapol est musicien et habite en Belgique. Il est diplômé de l’école des Beaux Art de Toulouse en 2000.

A la sortie de l’école (en vélo…), il se dirige vers les musiques électroacoustiques notamment en rencontrant le GMEA de Albi.
Sa musique englobe un large spectre de pratiques analogiques et digitales du son continu à la musique concrète, de la prise de son de terrain, l’expérimentation proto techno dub, des petites actions sonores filmées, et des pratiques musicales plus classiques.
Pendant l’intervention nous écouterons ses différentes productions.

Sa musique est édité sur vinyles, cassettes et formats digitaux par des labels comme, Vlek, Angström record, Tanuki, Lexi disque, A.V.A.

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Mercredi 11 janvier

Autour de Knud Viktor

Le collectif NightOwl a engagé depuis près de deux ans une activité de recherche et de diffusion autour du travail de Knud Viktor, artiste sonore danois ayant vécu dans le Luberon pendant plus de trente ans.

Durant une après-midi, nous vous proposons une exploration de l’œuvre de Knud Viktor, peintre sonore, «geek», plasticien, vidéaste, naturaliste, précurseur de l’écologie sonore (…)

Le séminaire sera l’occasion d’un premier patchwork rassemblant une réflexion autour de Knud Viktor de manière «expérimentale», dans un va-et-vient entre les multiples facettes/ casquettes d’Alexandre Galand – docteur en histoire de l’art et spécialiste du field recording –  et le travail de recherche et de diffusion du collectif NightOwl – un fan club -.

Un voyage dans les archives et des interventions, des vignettes qui étirent/contemporanéisent la sensiblité éthopoétique « anti-moderne » de Knud Viktor.

Intervenants :
Alexandre Galand,
Docteur en Histoire, Art et Archéologie, il se passionne pour les rapports qu’entretiennent arts et nature, pour l’histoire et l’actualité de l’anthropocène, pour le cinéma documentaire, et pour le field recording. Il enseigne des choses à de jeunes adultes et voudrait faire preuve de « pessimisme organisé » face aux catastrophes du 21e siècle.Il a publié un ouvrage de référence sur le field recording : « Field Recording. L’usage sonore du monde en 100 albums » aux éditions Le mot et le reste.

Olivier Crabbé est formé à la philosophie à l’Université Libre de Bruxelles, à l’ébenesterie, à la prise de son et a participé à de nombreux projets collectifs de recherches et d’interventions comme le Collectif sans tickets, le GREFA (Groupe de Recherche et de Formation Autonome). Il a notamment collaboré à l’écriture du livre «Micropolitique des groupes» avec David Vercauteren et a fait la prise de son du documentaire «La langue de Zara» de Fatima Sissani. Il a co-réalisé les émissions «Boîte à outils» sur le thème de l’écologie politique pour Radio Campus Bruxelles et participe récemment au montage de nombreuses expositions.

Julie Michel est diplômée aux beaux-arts de Nantes et a suivi en 2014 le post diplôme Art et création sonore de Bourges. Elle est actuellement artiste associée de l’école. Ses installations intégrant créations sonores, objets imprimés, dessins et vidéos explorent les interactions entre langage, son, environnement, territoire et paysage, humains et non-humains. Elle est co-fondatrice, avec Olivier Crabbé, du collectif NightOwl et crée par ailleurs l’environnement sonore de plusieurs projets chorégraphiques et cinématographiques.

juliemichel.orgjuliemichel.org
nightowlechoes.org

6 et 7 décembre

Jean-Paul Victor

Approche de la prise de sons, les outils, les techniques, les normes, cas d’étude et expérience du terrain, questions réponses.

Bio :

Jean-Paul Victor a évolué dans le milieu de la Musique classique qui a toujours été son berceau. Études suivies à l’Ecole Centrale d’Electronique en engineering électronique. De sa passion pour la prise de sons en tant que chasseur de sons, puis après une carrière commerciale dans la vente de systèmes informatiques aux Grands Comptes, a décidé de se reconvertir dans la musique en créant Studio Montretout et devenir un professionnel du son. Les domaines de la Musique classique et des musiques du monde sont les domaines de prédilection de Studio Montretout pour des ensembles allant d’un soliste à un ensemble orchestral et choral symphonique. La pédagogie et le partage de connaissances sur les techniques de prise de sons, la musicologie et l’approche commerciale et marketing pour la recherche d’emploi sont des activités développées pour différentes écoles.

www.studio-montretout.com

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7 et 8 décembre

Chantal Dumas

Depuis plus d’une vingtaine d’années, Chantal DUMAS conçoit des œuvres sonores où la trame narrative se tissent à partir d’éléments musicaux, de sons d’ambiance, et de la voix.

Les microphones sont ses outils, voire son instrument, l’écoute une méthode d’approche. Adepte du Field Recording, elle fait de la collecte des sons de son environnement immédiat ou de lieux ciblés, la matière première de ses productions. En sortant du studio, il y a le risque de se confronter à l’imprévisible, à l’incontrôlable, au fragile. C’est une façon sensible d’aller à la rencontre du monde et d’en prendre le pouls.
Son travail comprend une dimension participative qui se traduit selon les projets par une expérience immersive à vivre à l’intérieur d’un dispositif ou par une collaboration active dans le processus de création. Mettre en scène, mettre en jeu, faire vivre une expérience sont des stratégies utilisées pour faire de la création sonore un art de contact sensoriel.
Dans le cadre de la rencontre, Chantal Dumas propose un parcours autour de quelques unes de ses pièces, avec des écoutes et commentaires.

 

BIO Chantal DUMAS (Montréal, Québec)

Artiste sonore, Chantal Dumas conçoit des installations sonores, des fictions documentaires radiophoniques (Hörspiel), des design sonores et compose. Son travail comprend une dimension participative et se nourrit de collaborations (arts visuels, danse, poésie). Adepte du Field Recording, elle tire de la collecte de sons de son environnement la matière première pour ses productions.
Elle a réalisé plus d’une trentaine d’oeuvres radiophoniques basées sur des procédés de narration sonore. Ce travail s’écoute comme une déambulation à travers différents espaces : mental ou physique, architectural et urbain, naturel ou culturel.
Le volet installation sonore de sa production met en jeu la relation entre le son, l’espace, la mobilité et l’auditeur. Certains projets destinés à être expérimenté en salle, d’autres s’insèrent dans l’espace public.
Largement diffusées sur les ondes des radios publiques dont ABC, BBC, France Musique, Sveriges Radio, la RAI, ART on AIR (nyc). Elle a reçu des commandes de la ABC (Australie), Deutschlandradio Kultur (Allemagne), Kunstradio (Autriche), Radio-Canada, Avatar (Québec) et de l’Experimental Sound Studio de Chicago.
On l’a entendue lors de l’exposition C’est arrivé près de chez vous au Musée National des Beaux-Arts de Québec et expérimenté ses installations au FIMAV ou encore entendu ses interventions dans un wagon du métro de Montréal, à la Maison fontaine du Quartier des spectacles, à EI et Harvestworks à New York City).
En 2011, elle séjourne à New York au Studio du Québec et cet automne au couvent des Récollets à Paris (CALQ). Son travail a été récompensé en autres par le Prix Opus en musique (Québec) et les prix Bohemia et Phonurgia Nova en radio.
Elle a présidé cet automne le prix phonurgia nova pour la radio.

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du 7 au 10 novembre

Workshop avec Alexis Degrenier : DIFFÉRENCE(S) ET RÉPÉTITION(S)

Derrière cet intitulé emprunté au célèbre texte de Gilles Deleuze se dessine une question musicale fondamentale. Des premières ritournelles médiévales aux musiques traditionnelles réparties sur la surface du globe, en passant par l’étude du son continu, jusqu’aux expériences les plus poussées d’Alvin Lucier, on ne parle pas simplement d’altérations musicales, de développements ou de gestes mais de phénomènes corporels, de tensions, de musiques fantômes ou parallèles.
Ici il s’agit d’expérimenter les concepts dans leur approche la plus brut(al)e : Ecoute/Langage, Tradition/intemporalité, Répétition/différence, Silence/ bruit. Non pas comme oppositions ni altérités mais comme vecteurs du mouvement, l’écoute devenant affaire de corps et de souvenir.

Le workshop s’est déroulé en 3 actes :

Musique « ancienne » et musiques traditionnelles, transmission orale.
Exploration de transmissions de thèmes, airs, ou incantations.
Pratique collective autour de rythmes Pow Wow, du cri.

Le son continu (de la corde à l’électronique)
L’exemple de la vielle à roue (centre France).
Création d’objets sonores électroniques, diffusion en espaces.

Différence et phénomène. Hypnose acoustique, son et espace. La boucle sur bande magnétique (K7)
Poème symphonique pour 100 métronomes G.Ligeti.
L’expérience Lucier (I am sitting in a Room), écrire la différence. Répétitions de pièces écrites. Transmission sans langage.

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Mardi 4 octobre : Première rencontre avec Rémy Dury au Conservatoire de musique de Bourges

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Intervention de Martin Laliberté

Sur la question du traitement du son en temps réel et des dispositifs interactifs. Afin d’aider les jeunes artistes à développer leur pensée sonore pour leurs projets créatifs, il s’agit ici de sonder les origines et les fondements du traitement du son et des logiciels interactifs aujourd’hui courants de sorte qu’ils puissent approfondir ensuite par eux-même en auto-apprentissage et explorations libres.

En relation avec les intérêts spécifiques des élèves, plusieurs thèmes vont être abordés parmi ceux-ci :
a) Principes et brève histoire de l’interactivité
b) Max et la norme MIDI
c) Rappels acoustiques
d) MSP et Synthèses du son
e) Principes du traitement du son
f) Max et l’interactivité
g)Traitement de l’image avec Jitter

Martin Laliberté est compositeur diplômé de l’Université Laval et de l’IRCAM.
Il a fondé et dirige le département de musique de l’Université de Paris-Est Marne-la-Vallée.

Les promotions Laborintus, Acustica et Prometeo ont exposé à City Sonic à Mons en Belgique du 14 au 25 septembre à La Maison du Design et dans la Halle des Abattoirs de Mons.

Pendant le vernissage…

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Rose Michaut, artiste plasticienne et sonore, vit et travaille à Perpignan. Fraichement diplômée de la Haute Ecole d’Art de Perpignan (2016), Rose Michaut s’intéresse aux diverses formes d’aliénations, à la culture du divertissement, à la manipulations des médias.

Son travail consiste à récolter des indices, provoquer des micros – dysfonctionnements ou renverser des situations.
S’il elle pratique l’ infiltration ou l’ enquête c’est pour mieux en explorer les différentes facettes sans que l’ humour de certaines scènes ne lui échappe. Sous la forme de ritournelles, feuilletons radio ou performances , elle aime faire des pieds de nez à l’ordre établi . Son univers aux teintes colorées et joyeuses provoque un glissement vers une vérité crue .

Projet de recherche

Espaces commerciaux « plates-formes du rêve »

Je m’intéresse à l’infiltration de la culture du divertissement dans notre quotidien .(le mot divertir veut dire détourner en parlant de l’esprit, des idées.)
L’amusement comme règle unique de toute activité humaine.

Le « Fun » ne s’étend plus seulement dans la sphère des loisirs mais tente à présent de s’imposer dans tout les domaines.
Après avoir étudié son introduction dans le monde de l’entreprise, je m’intéresse à son impact dans les centres commerciaux et galeries marchandes.

Ces magasins géants où l’on trouve dans un même espace : restaurant thématiques, serruriers, coiffeurs, magasins de vêtements, de téléphonie, d’alimentation. A l’image de ce mélange disparate et bon marché, les sons diffusés dans les espaces commerciaux sont du même ordre.

La culture du divertissement absorbe et reprend à son compte tout ce qui est possible pour insuffler une ambiance pittoresque et envahissante.
Il n’y a pas de répit pour les « spectateurs » car au final le spectacle est là, on baigne entre employés déguisés pour vendre un produit, animations bruyantes et musique horripilante, tous nos sens sont « ravis » au sens de « ravissement », d’enlèvement.

Je m’interroge sur les subterfuges pour transfigurer le banal en un « vernis magique » et euphorisant qui capte le consommateur.

Sans oublier l’éclairage et l’architecture, je m’intéresse à ces ambiances sonores qui habille l’espace commercial :

De quoi ces sons sont –ils composés , quels sont leurs caractéristiques ? A quels endroits sont –ils disposés ?
Comment est t’il diffusé et à quelles intensités ?
Pour quels publics ?

Quels tons de voix et articulations ? Changent –ils selon l’espace et comment ?

Dans ce projet il s’agira de décrypter les logiques marchandes et de s’en emparer pour les détourner, jouer avec leurs codes pour en proposer une autre forme.