...

mardi 8 mars 2016

Philippe Langlois

rolf_Julius_music_for_the_eyes

Au croisement de ses activités dans le champ de la création radiophonique, de la musique électroacoustique au cinéma et de la composition musicale, et de la pédagogie, Philippe Langlois dresse un panorama de ses travaux, et de ses réflexions sur la fonctionnalité du son et de la musique dans ses multiples liens possibles d’autres médias. Une discussion avec les participants du séminaire a suivi cette présentation.
Philippe Langlois est Docteur en musicologie, chercheur à l’IReMUS— Institut de Recherche en Musicologie— au sein de l’Observatoire Musical Français (Paris IV/Université de Paris Sorbonne), membre du comité scientifique du laboratoire Création sonore de l’Université de Montréal, et professeur d’enseignement artistique à l’Ecole Supérieure des Beaux-Arts Tours-Angers-Le Mans où il co-fonde le Master Design sonore et enseigne l’histoire et la théorie du sonore. Producteur radio à France Culture de 1999 à 2011, il coordonne de nombreuses émissions dont l’Atelier de création radiophonique, programme culte dédié à la création sonore. Il est l’auteur de l’ouvrage Les Cloches d’Atlantis, musique électroacoustique et cinéma, archéologie et histoire d’un art sonore paru aux éditions mf en juin 2012.
Aujourd’hui, il co-dirige la collection ZagZig aux éditions Dis Voir, crée des environnements sonores et des bandes son pour des films, des installations plastiques, des expositions, des performances, des productions radiophoniques. Il travaille actuellement aux côtés de Manuela Morgaine, Natacha Nisic, Frank Smith, Véronique Caye, Vivianne Perelmuter… En 2015, il reçoit le prix de la meilleure musique de films pour Loups solitaire en mode passif de Joanna Grudzinska dans le cadre du Festival La Cabina, Festival International du moyen métrage de Valencia (Espagne)

P1030582

mercredi 3 février 2016

Philippe Franck

City Sonic, créations et émergences sonores dans la cité

City-Sonic-2013
© Daniel-Palacios

Depuis 2003, City Sonic, festival international des arts sonores initié par Transcultures, Centre des cultures numériques et sonores, déploie, chaque année pendant plusieurs semaines, un parcours d’installations inédites qui métamorphosent des lieux patrimoniaux, insolites, privés, publics… intérieurs et extérieurs du centre de la ville de Mons (Belgique) qui fut Capitale européenne de la culture en 2015. City Sonic propose également des performances, ateliers, rencontres… et travaille en lien avec un réseau important de partenaires belges et étrangers. Ce festival de création in situ ouvre les portes à différentes esthétiques de la création audio, dans sa diversité contemporaine, avec outre des références historiques et des œuvres internationales, un souci particulier pour les « émergences sonores » (notamment via des partenariats avec des écoles d’art belges et françaises).

Son directeur artistique et initiateur Philippe Franck (également responsable de l’ouvrage collectif City Sonic, les arts sonores dans la cité paru aux éditions La Lettre Volée, 2015) retrace, en s’appuyant sur des exemples audio et vidéo, les principaux enjeux, écueils de cette aventure singulière et développe sa vision ouverte et transversale des arts sonores dans l’espace urbain.

P1030307

mardi 2 février 2016

Yann Leguay

PhotLegay

Nous aborderons, au travers d’une experience personnelle, un ensemble d’approches singulières de ce qui ne pourrait potentiellement ne pas être autant ce qu’on ne voudrais pas considérer comme étant si ce n’est de la musique, tout du moins du bruit, et voir même de l’art… ou pas… De la notion de support comme mémoire et comme medium à part entière, des éditions, labels, anti-record, installations, et autres mises en forme d’un immatériel que l’on nommera bruyamment le son. Sa technique, sa psychologie, ses enjeux, ses fictions, sa socialisation, ou son rapport temporel, sont les ingrédients d’une reflexion partant du sonore et se projetant dans, et parfois contre le monde environnant.

BIOGRAPHIE
Yann Leguay réalise un travail sur la matérialité du son et cherche à plier cette réalité sur elle-même en utilisant des moyens simples sous la forme d’objets, d’éditions, de vidéos ou lors d’installations et de performances qu’il réalise dans divers lieux et festivals internationaux. Actif sur la scène expérimentale depuis 2007 et défini comme « media saboteur » par le label Consumer Waste, son approche très directe et sans concession des normes admises en musique l’amène à utiliser des outils non-conventionnels dans ses concerts. Une disqueuse pour découpé microphone amplifié jusqu’à la perte du signal ou encore des disques durs comme tourne-disques. Ses productions résultent aussi de ses déviances : disques vinyle 45T sans trou central, album composé d’enregistrements de vinyles rayés au scalpel, ou de lecteurs CD défaillants… Il créé son propre label, Phonotopy, qui propose une approche conceptuelle des supports d’enregistrement et dirige la collection DRIFT sur le label Artkillart, une édition vinyle sur lequel les sillons s’entrecroisent et se superposent provoquant leur lecture aléatoire.

P1030273

jeudi 14 janvier 2016

Pascale Cassagnau

Le son dans la création contemporaine

marclay_02-836-5
Christian Marclay , Guitar Drag, 2000 et ma note

La place du son dans la création moderne et contemporaine désigne l’histoire des techniques d’enregistrement et de reproduction du son, ainsi que l’histoire des images à l’ère de leur reproductibilité, dès l’émergence du cinéma à l’orée du XX° siècle. Entendu dans toutes ses acceptions (bruit, vocalité, musique) le son désigne également la mise en question du domaine de la musique et ses limites. En outre, la mise en exergue du son accompagne une réflexion sur la porosité des espaces d’expression, sur un dialogue fécond entre des différentes disciplines artistiques pour une dé-définition de l’œuvre.
Enfin, l’attention au son qualifie le régime allographique de l’art: la notation, l’enregistrement et la diffusion radiophonique ici et ailleurs, comme régime ontologique des œuvres contemporaines, qualifiant toute l’aventure esthétique du XX° siècle, et l’écoute comme acte d’énonciation. Un panorama de la création sonore contemporaine constituera le premier volet de l’intervention de Pascale Cassagnau et sera suivi  de la présentation du film Conversation secrète. Le film -dispositif Conversation secrète (1974,109’) de  Francis Ford Coppola met en exergue le son comme l’un des éléments dialogiques fondamentaux du cinéma. Le film constitue une chambre d’écho, déterminant un espace-temps spécifique, entièrement mobilisé par l’écoute.

BIOGRAPHIE
Pascale Cassagnau est Docteur en histoire de l’art et critique d’art, Inspectrice générale de la création et des enseignements artistiques du Ministère de la culture et de la communication (1998-2008), responsable des collections audiovisuelles et nouveaux médias au Centre national des arts plastiques /Ministère de la culture depuis 2008.
Elle collabore à Art Press depuis de nombreuses années. Elle est l’auteur de textes sur Chris Burden, James Coleman, John Baldessari, Pierre Huyghe, Dominique Gonzalez Foerster, Matthieu Laurette notamment. Ses recherches portent sur les nouvelles pratiques cinématographiques, dans leur dialogue croisé avec la création contemporaine.
Son essai Future Amnesia – Enquêtes sur un troisième cinéma (Ed Isthme) cartographie ces nouvelles formes filmiques, entre fiction et documentaire. Un pays supplémentaire (Ed Ecole nationale des beaux- arts de Paris) porte sur la place de la création contemporaine dans l’architecture des médias. Intempestif, Indépendant, fragile. Marguerite Duras et le cinéma d’art contemporain, est paru aux Presses du réel en 2012. Une idée du Nord, Excursions dans la création sonore contemporaine (Ed. Ecole des beaux-arts de Paris) est un essai  qui porte sur la place du son dans la création contemporaine, paru en début 2015.  Apichatpong Weerasethakul, Une théorie des objets personnels (Les Presses du réel), ainsi qu’un essai  Diagramme Monteiro, sur Joao Cesar Monteiro,  en collaboration avec Hugues Decointet, sont à paraître début 2016.

_1030190

mercredi 13 janvier 2016

Cécile Le Talec

photoLeTalec

Mon travail est conçu comme une aventure artistique qui explore les frontières entre le langage, la musique et l’espace. Les œuvres correspondent à des “explorations” polymorphes aux confins de la langue, du chant et du paysage. Mes explorations des langues sifflées m’ont conduite en Espagne (Iles Canaries/La Goméra), au Mexique (Etat de Oaxaca), en Chine (Province de Guizhou), explorations que jʼai poursuivies par des recherches autour des langues bourdonnées (chant dyphonique Tuva en Mongolie Russe) et enfin autour des instruments parlants (percussions Inde).

J’ai réalisé et produit des œuvres sonores et musicales autour de ces langues mélodiques qui entretiennent toutes, un rapport particulier avec la topographie du paysage dans lequel elles se parlent et sʼécoutent. Ces langues sans écriture se transmettent uniquement par voie orale. Ici, les «paroles se posent, sʼimposent»* et sʼexposent. Ces langues étrangement mélodiques constituent un véritable matériaux sonore. La parole lorsquʼelle nʼest pas intelligible et compréhensible devient un vecteur de communication non verbale… au-delà de la parole et du geste il y a la musique.
Par mes rencontres avec des linguistes, des phonéticiens, des musiciens et des compositeurs, cette œuvre se nourrit du langage sifflé, bourdonné, tambouriné et construit des récits où le matériau mélodique est la matrice d’un ensemble de vidéos, sculptures, photographies, dessins, performances et pièces sonores.
Les œuvres correspondent à des “explorations” polymorphes aux confins de la langue, du chant et de lʼespace. Chaque exposition se présente comme un laboratoire où les œuvres, naissent dans les expériences entre le plastique et le mélodique, et se projettent dans les films/partitions : «prologue» 2005, « Inverse »2007, «the whispers» 2008, «arround the words» 2009, «chords cords» 2011 «echolalie» 2013. Ces images/partitions résonnent dans des instruments de musique/sculptures : de verre « Les impurs », un double instrument «alone together», une architecture caisse de résonance «salon de musique» et un tapis de fréquences «tapis symphonique». Les oiseaux vivants sont aussi convoqués dans les dispositifs et installations comme «opus 2» et génèrent leur propres mélodies dans la tapisserie sonore «panoramique polyphonique» 2013.
Les ramifications du projet et les rencontres qu’ils génèrent se poursuivent, dans les dispositifs d’expositions : film et créations musicales donnent lieu à des collaborations avec des compositeurs pour la création dʼœuvres musicales originales de Leïleï Tian, pour «inverse» et «chords cords» et de Nicolas Frize pour “shitsue”.
Les œuvres se présentent sous la forme de sculptures, photographies, vidéos, installations sonores et concerts/performances qui sont réalisées en regard, en écho, avec et autour de la langue… sifflée…chantée…parlée…murmurée…bourdonnée…tambourinée…

_1030168