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Mercredi 7 janvier 2015

Kevin Mulhen

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Angie Atmadjaja, 492.40m3 51.7Hz TILT, 2014, installation immersive
Techniques / matériaux : son, matériaux divers

Boîte(s )à musique – Expérimentations sonores dans le « white cube »
Quand le directeur artistique d’un centre d’art est également passionné de musique – et de plus musicien à ses heures perdues – le son n’est jamais loin de ses préoccupations esthétiques dans le contexte de l’art contemporain.
Par conséquent, depuis 2009 les expositions du Casino Luxembourg – Forum d’art contemporain explorent le son et la culture musicale sous différentes formes et thématiques. Du « field recording » à la musique classique, de l’environnement sonore aux casques d’écoute, du « live » à l’édition : tous les moyens sont bons pour mettre en évidence les investigations « audio » des artistes contemporains.
Historien de l’art de formation, Kevin Muhlen (*1977, Luxembourg) est directeur artistique du Casino Luxembourg – Forum d’art contemporain depuis 2009.
Après des études à Bruxelles et Strasbourg, il a intégré l’équipe du Casino Luxembourg en 2004 en tant que coordinateur de projets, pour ensuite s’orienter vers le commissariat d’expositions. En 2007 il a été curateur de Endless Lust, projet proposé par l’artiste Jill Mercedes pour le pavillon luxembourgeois dans le cadre de la 52e Biennale de Venise.
Kevin Muhlen a initié le programme de résidences d’artistes project room @ aquarium au Casino Luxembourg et concentre sa programmation à des expositions monographiques d’artistes internationaux. Outre les expositions du Casino, il est aussi régulièrement invité en tant que commissaire pour des événements tels que Nuit Blanche à Metz (France) ou des expositions à l’étranger. Parallèlement il contribue en tant qu’auteur à divers catalogues d’artistes et publications.
Depuis près de 20 ans Kevin Muhlen est actif au sein de la scène musicale à Luxembourg. Son projet le plus récent se nomme Soleil Noir où il est guitariste.
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Mardi 6 janvier 2015

Thierry Balasse

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Étant un homme du spectacle vivant, ce qui m’intéresse dans cette approche du sonore, c’est qu’il faut penser le son de A à Z.
De sa production, acoustique, analogique, numérique, à sa restitution sur scène, en amplification, dans l’espace. Le tout, dans un champ dont une des particularités est la liberté, le caractère hors normes (par opposition aux normes du CD, de la radio du cinéma ou de la télé). Pour cela, il faut nécessairement s’intéresser au phénomène physique et à la façon dont notre oreille perçoit les sons, en relation avec notre cerveau. Quand tout cela est clair, de multiples modes de diffusion du son s’offrent à nous: à travers des exemples de spectacle (La face cachée de la lune, Concert pour le temps présent et Jean Jaurès le monde sensible), nous aborderons la monophonie, la stéréophonie, la myriaphonie, l’orchestre de haut-parleurs mais aussi l’écoute au casque. Et pour cette écoute au casque, nous prendrons le temps de partir en exploration réelle, avec synthétiseur Minimoog, chambre d’écho à bande, réverbération à ressort, microphone Geloso et bille d’acier…

Thierry Balasse est directeur artistique et fondateur de la compagnie Inouïe. Il est musicien autodidacte et a suivi une formation initiale de technicien son. Il développe à partir de 1984 un travail personnel de création sonore et musicale au service du théâtre. En travaillant en 1989 au service de Christian Zanési puis aux côtés de Pierre Henry, il découvre enfin son univers musical : l’électroacoustique. Il poursuit jusqu’en 1994 sa quête du son et de la psychologie de l’audition en développant pendant quatre ans un mémoire dans le cadre de Diplôme de Hautes Etudes de Pratiques Sociales, sous la direction de Michèle Castellengo, directrice du laboratoire d’acoustique musicale de Jussieu. Grâce à une résidence de trois ans à la Muse en circuit et au soutien de David Jisse, il peut créer en 2000 sa propre compagnie.Thierry Balasse a toujours mêlé son amour de la musique à sa passion du théâtre. Ce compositeur atypique, qui s’est concentré sur l’univers musical électroacoustique, a travaillé une énorme partie de sa carrière sur la création musicale de spectacles. Pendant plus de dix ans, il s’est efforcé de créer des musiques de pour le théâtre, conscient que bon nombre de metteurs en scène négligeaient la partie musicale de leurs œuvres.Artiste complet, Thierry Balasse ne se contente pas de créer de la musique mais travaille à mettre en relation l’espace et la musique, le jeu et le son. Dès 2001, le compositeur débute un travail avec plusieurs artistes et musiciens contemporains, et créé le spectacle Le Mur du Son. Il travaillera par la suite sur de nombreux spectacles de Vincent Dupont.Il a créé « Le mur du son », « La machine à explorer les sons », « Voyage au centre de l’oreille », « Impressions » sur un texte de Henri Michaux, « Zoom » avec des musiques de John Cage, « La face cachée de la lune » et « Jean Jaurès, le monde sensible ».Le musicien propose sur scène un parcours scénique mettant en avant les différentes facettes de son approche musicale. Il y joue :
– du synthétiseur analogique Minimoog,
– des gants larsen, instrument qu’il a inventé en 2002,
– de son kit électroacoustique constitué d’objets sonores, aquariums, sonnailles, transformés par des effets électroniques,
– des traitements informatiques sur le logiciel Pyramix, système audiophile qu’il détourne pour des traitements de transposition et  d’espace,
– et enfin il joue sur l’espace avec un système de multidiffusion qu’il adapte à chaque lieu de concert.

En savoir plus sur http://inouie94.free.fr/INOUIE/accueil.html

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Mercredi 10 décembre 2014

Philippe Baudouin

CERVEAU-EMETTEURVOIX OCCULTES. Radiophonie et sciences psychiques

À partir des écrits de Walter Benjamin sur la reproductibilité technique et la destruction de l’aura, nous nous interrogerons sur les rapports entre la technique radiophonique et les sciences psychiques, autour de 1900.
Et si la radio était en mesure de nous faire entendre d’autres mondes ? Et si le simple fait de tourner le bouton de son transistor permettait de faire surgir des fantômes dans son salon ou bien de communiquer avec d’autres planètes ? La radio et, les autres dispositifs destinés à électriser la parole sont des  » machines à fantômes « .
L’expression de Gilles Deleuze est ici à prendre au pied de la lettre. Et aussi surprenant que cela puisse paraître, les inventeurs du phonographe, du téléphone ou de la télégraphie sans fil qui deviendra plus tard la radio, ont, pour la plupart d’entre eux, pratiqué le spiritisme et mené, en parallèle de leurs travaux bien connus, des recherches dans le domaine des sciences psychiques. Dès lors, il existerait une consanguinité originelle entre ces machines parlantes et les phénomènes dits occultes.
Oliver Lodge parvint-il à réunir, par le biais des ondes, les conditions d’une transmission télépathique ? Thomas Edison réussit-il à enregistrer la voix des morts à l’aide de son nécrophone ? Nikola Tesla entendit-il grâce à son télégraphe des signaux venus de Mars ? À partir de certains récits d’expériences menées à l’aide de dispositifs de communication à distance, nous tenterons ainsi de faire entendre l’imaginaire porté par les spectres magnétiques de la « radio occulte « .

Philippe Baudouin est chargé de réalisation à France Culture. Diplômé d’un Master de philosophie, il est l’auteur, aux éditions de la Maison des Sciences de l’Homme, de l’ouvrage Au microphone – Dr. Walter Benjamin (Prix Inathèque 2009). Par ailleurs,  il a  dirigé la publication du recueil Écrits radiophoniques de Walter Benjamin (éditions Allia) et préfacé la réédition du texte de Thomas Edison « Le royaume de l’au-delà (éditions Jérôme Millon), à paraître en mars 2015.

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Mardi 9 décembre 2014

Chantal Dumas

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En parcourant différents travaux réalisés au cours des dernières années, Chantal Dumas  aborde les thèmes qui traversent sa production soit l’espace, la relation au lieu (in situ).

On voit comment ces deux éléments contribuent à l’écriture sonore et sont soumis à une écoute attentive tout au long de la production. Il est aussi question de création radiophonique et d’installation sonore.

Chantal Dumas est une artiste sonore québécoise, son travail prend forme sous l’installation, la fiction documentaire radiophonique (Hoerspiel), la composition et le design sonore. Son travail comprend une dimension participative et se nourrit aussi de collaborations (danse, poésie, arts visuels, improvisation). Adepte du Field Recording, elle tire de la collecte de sons de son environnement la matière première pour ses productions. Elle a réalisé plus de 30 œuvres basées sur des procédés de narration sonore. Son travail s’écoute comme une déambulation à travers différents espaces : mental ou physique, architectural et urbain, naturel ou culturel.
Un autre volet de sa production touche à l’installation sonore où est mis en jeu la relation entre la mobilité, le son, l’espace et l’auditeur.
Largement diffusées sur les ondes des radios publiques (ABC, BBC, France Musique, Sveriges Radio, la RAI). Elle a reçu des commandes de la Deutschlandradio Kultur Hessischer Rundfunk (Allemagne), Kunstradio (Autriche), de Avatar (Québec) et de l’Experimental Sound Studio, Chicago. On l’a aussi entendue à l’exposition C’est arrivé près de chez vous au Musée National des Beaux-Arts de Québec et expérimenté ses installations au FIMAV. En 2011, elle a séjourné à New York au Studio du Québec (CALQ). Son travail a été récompensé en autres par le Prix Opus en musique (Québec) et les prix Bohemia et Phonurgia Nova en radio.

chantaldumas.org

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Jeudi 13 novembre 2014

Matthieu Saladin

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La production auriculaire des arts sonores, entre critique et fétichisme

Qu’elle soit qualifiée de « réduite « ,  » ouverte « ,  » profonde « ,  » immersive « , ou tout simplement  » attentive « , l’écoute est la plupart du temps, en pratique comme en théorie, thématisée sous un jour particulier au sein des musiques expérimentales et des arts sonores, invitant l’auditeur à l’expérience d’un rapport renouvelé à la perception du monde sonore. Cette intervention se propose d’aborder quelques-unes de ces différentes formes d’écoute, en considérant leurs formulations discursives comme leurs mises en pratique, et, ce faisant, l’adéquation des unes aux autres. Cette comparaison n’a cependant pas pour but de pointer les écarts, voire les possibles contradictions qui pourraient émerger entre les gestes et les mots, mais souhaite plutôt faire ressortir les enjeux de ces discours et de ces attitudes d’écoute, ce qu’ils produisent dans les pratiques, tout comme les idéologies et les croyances qui les gouvernent. Il apparaîtra que si les déplacements auxquels ces écoutes convient dans l’attention esthétique peuvent engager une position critique, ces dernières peuvent dans le même temps convier au fétichisme d’un phénomène qu’elles participent en partie à produire. Il s’agira, en dernière instance, d’interroger la relation de dépendance pouvant se faire jour entre attitude critique et approche fétichiste.

Matthieu Saladin est artiste et musicien, il vit et travaille à Paris. Sa pratique s’inscrit dans une approche conceptuelle de l’art, réfléchissant, à travers un usage récurrent du son, sur la production des espaces, l’histoire des formes et des processus de création, ainsi que sur les rapports entre art et société du point de vue économique et politique. Il est maître de conférences en arts sonores à l’université Paris 8, membre du laboratoire Arts des images et art contemporain (AI-AC) et chercheur associé à l’institut ACTE (université Paris 1 – Panthéon – Sorbonne, CNRS). Sa recherche théorique porte principalement sur les arts sonores et les musiques expérimentales. Il codirige la collection Ohcetecho aux Presses du réel, participe aux comités de rédaction des revues Volume! et Revue et Corrigée, et est directeur de rédaction de la revue de recherche TACET.

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