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mardi 2 février 2016

Yann Leguay

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Nous aborderons, au travers d’une experience personnelle, un ensemble d’approches singulières de ce qui ne pourrait potentiellement ne pas être autant ce qu’on ne voudrais pas considérer comme étant si ce n’est de la musique, tout du moins du bruit, et voir même de l’art… ou pas… De la notion de support comme mémoire et comme medium à part entière, des éditions, labels, anti-record, installations, et autres mises en forme d’un immatériel que l’on nommera bruyamment le son. Sa technique, sa psychologie, ses enjeux, ses fictions, sa socialisation, ou son rapport temporel, sont les ingrédients d’une reflexion partant du sonore et se projetant dans, et parfois contre le monde environnant.

BIOGRAPHIE
Yann Leguay réalise un travail sur la matérialité du son et cherche à plier cette réalité sur elle-même en utilisant des moyens simples sous la forme d’objets, d’éditions, de vidéos ou lors d’installations et de performances qu’il réalise dans divers lieux et festivals internationaux. Actif sur la scène expérimentale depuis 2007 et défini comme « media saboteur » par le label Consumer Waste, son approche très directe et sans concession des normes admises en musique l’amène à utiliser des outils non-conventionnels dans ses concerts. Une disqueuse pour découpé microphone amplifié jusqu’à la perte du signal ou encore des disques durs comme tourne-disques. Ses productions résultent aussi de ses déviances : disques vinyle 45T sans trou central, album composé d’enregistrements de vinyles rayés au scalpel, ou de lecteurs CD défaillants… Il créé son propre label, Phonotopy, qui propose une approche conceptuelle des supports d’enregistrement et dirige la collection DRIFT sur le label Artkillart, une édition vinyle sur lequel les sillons s’entrecroisent et se superposent provoquant leur lecture aléatoire.

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jeudi 14 janvier 2016

Pascale Cassagnau

Le son dans la création contemporaine

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Christian Marclay , Guitar Drag, 2000 et ma note

La place du son dans la création moderne et contemporaine désigne l’histoire des techniques d’enregistrement et de reproduction du son, ainsi que l’histoire des images à l’ère de leur reproductibilité, dès l’émergence du cinéma à l’orée du XX° siècle. Entendu dans toutes ses acceptions (bruit, vocalité, musique) le son désigne également la mise en question du domaine de la musique et ses limites. En outre, la mise en exergue du son accompagne une réflexion sur la porosité des espaces d’expression, sur un dialogue fécond entre des différentes disciplines artistiques pour une dé-définition de l’œuvre.
Enfin, l’attention au son qualifie le régime allographique de l’art: la notation, l’enregistrement et la diffusion radiophonique ici et ailleurs, comme régime ontologique des œuvres contemporaines, qualifiant toute l’aventure esthétique du XX° siècle, et l’écoute comme acte d’énonciation. Un panorama de la création sonore contemporaine constituera le premier volet de l’intervention de Pascale Cassagnau et sera suivi  de la présentation du film Conversation secrète. Le film -dispositif Conversation secrète (1974,109’) de  Francis Ford Coppola met en exergue le son comme l’un des éléments dialogiques fondamentaux du cinéma. Le film constitue une chambre d’écho, déterminant un espace-temps spécifique, entièrement mobilisé par l’écoute.

BIOGRAPHIE
Pascale Cassagnau est Docteur en histoire de l’art et critique d’art, Inspectrice générale de la création et des enseignements artistiques du Ministère de la culture et de la communication (1998-2008), responsable des collections audiovisuelles et nouveaux médias au Centre national des arts plastiques /Ministère de la culture depuis 2008.
Elle collabore à Art Press depuis de nombreuses années. Elle est l’auteur de textes sur Chris Burden, James Coleman, John Baldessari, Pierre Huyghe, Dominique Gonzalez Foerster, Matthieu Laurette notamment. Ses recherches portent sur les nouvelles pratiques cinématographiques, dans leur dialogue croisé avec la création contemporaine.
Son essai Future Amnesia – Enquêtes sur un troisième cinéma (Ed Isthme) cartographie ces nouvelles formes filmiques, entre fiction et documentaire. Un pays supplémentaire (Ed Ecole nationale des beaux- arts de Paris) porte sur la place de la création contemporaine dans l’architecture des médias. Intempestif, Indépendant, fragile. Marguerite Duras et le cinéma d’art contemporain, est paru aux Presses du réel en 2012. Une idée du Nord, Excursions dans la création sonore contemporaine (Ed. Ecole des beaux-arts de Paris) est un essai  qui porte sur la place du son dans la création contemporaine, paru en début 2015.  Apichatpong Weerasethakul, Une théorie des objets personnels (Les Presses du réel), ainsi qu’un essai  Diagramme Monteiro, sur Joao Cesar Monteiro,  en collaboration avec Hugues Decointet, sont à paraître début 2016.

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mercredi 13 janvier 2016

Cécile Le Talec

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Mon travail est conçu comme une aventure artistique qui explore les frontières entre le langage, la musique et l’espace. Les œuvres correspondent à des “explorations” polymorphes aux confins de la langue, du chant et du paysage. Mes explorations des langues sifflées m’ont conduite en Espagne (Iles Canaries/La Goméra), au Mexique (Etat de Oaxaca), en Chine (Province de Guizhou), explorations que jʼai poursuivies par des recherches autour des langues bourdonnées (chant dyphonique Tuva en Mongolie Russe) et enfin autour des instruments parlants (percussions Inde).

J’ai réalisé et produit des œuvres sonores et musicales autour de ces langues mélodiques qui entretiennent toutes, un rapport particulier avec la topographie du paysage dans lequel elles se parlent et sʼécoutent. Ces langues sans écriture se transmettent uniquement par voie orale. Ici, les «paroles se posent, sʼimposent»* et sʼexposent. Ces langues étrangement mélodiques constituent un véritable matériaux sonore. La parole lorsquʼelle nʼest pas intelligible et compréhensible devient un vecteur de communication non verbale… au-delà de la parole et du geste il y a la musique.
Par mes rencontres avec des linguistes, des phonéticiens, des musiciens et des compositeurs, cette œuvre se nourrit du langage sifflé, bourdonné, tambouriné et construit des récits où le matériau mélodique est la matrice d’un ensemble de vidéos, sculptures, photographies, dessins, performances et pièces sonores.
Les œuvres correspondent à des “explorations” polymorphes aux confins de la langue, du chant et de lʼespace. Chaque exposition se présente comme un laboratoire où les œuvres, naissent dans les expériences entre le plastique et le mélodique, et se projettent dans les films/partitions : «prologue» 2005, « Inverse »2007, «the whispers» 2008, «arround the words» 2009, «chords cords» 2011 «echolalie» 2013. Ces images/partitions résonnent dans des instruments de musique/sculptures : de verre « Les impurs », un double instrument «alone together», une architecture caisse de résonance «salon de musique» et un tapis de fréquences «tapis symphonique». Les oiseaux vivants sont aussi convoqués dans les dispositifs et installations comme «opus 2» et génèrent leur propres mélodies dans la tapisserie sonore «panoramique polyphonique» 2013.
Les ramifications du projet et les rencontres qu’ils génèrent se poursuivent, dans les dispositifs d’expositions : film et créations musicales donnent lieu à des collaborations avec des compositeurs pour la création dʼœuvres musicales originales de Leïleï Tian, pour «inverse» et «chords cords» et de Nicolas Frize pour “shitsue”.
Les œuvres se présentent sous la forme de sculptures, photographies, vidéos, installations sonores et concerts/performances qui sont réalisées en regard, en écho, avec et autour de la langue… sifflée…chantée…parlée…murmurée…bourdonnée…tambourinée…

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Jeudi 17 décembre 2015

Mario Côté

Situations d’écoute et le temps comme surface à partir
de la musique de Morton Feldman

CoteArtiste peintre et vidéaste, Mario Côté vit et travaille à Montréal. Depuis 1994, il enseigne à l’École des arts visuels et médiatiques de l’Université du Québec à Montréal. Il est membre actif au sein du Centre de recherche en arts médiatiques Hexagram/UQAM. Il dirige les groupes de recherche : ARC_PHONO (2005-2012) et ARC_DANSE (2009-2015).
Il s’intéresse, en vidéo, à la notion de « corps-danseur » et de « corps-lecteur » et à la notion de « traduction interdisciplinaire » en peinture en transposant plusieurs pièces musicales du compositeur américain Morton Feldman.
Une rétrospective de son travail pictural et vidéographique portant le titre Tableau (2002) a été présentée au Musée d’art de Joliette par la commissaire indépendante Nicole Gingras. Une importante exposition, Table d’écoute (2015), se tient au Musée régional de Rimouski produite par le commissaire Patrice Loubier.
Il est actuellement artiste-invité au Studio national des arts contemporains, Le Fresnoy.

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Mardi 15 décembre 2015

Dinah Bird

Dinah Bird réalise des programmes radiophoniques, des créations sonores, des bandes originales de films et desinstallations. Ses récents travaux incluent : A.V.I.O.N, [2] une Installation sonore interactive pour 16 radios manivelles, 3 haut-parleurs directifs, et 1 danseuse-patineuse (avec Jean-Philippe Renoult), et Topographie Nocturne pour lequel elle a gagné le Prix Luc Ferrari 2011 (la Muse en Circuit).
En 2014 elle publie, A Box of 78s [3], une œuvre fixée sur vinyle pour le label Gruenrekorder dont une seule copie parcourt le monde actuellement.
Son travail est diffusée dans des festivals et sur des radios dans plus de 25 pays dans le monde. Elle s’est également produite au Centre Pompidou, au Palais de Tokyo à Paris. Elle conçoit pour le Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris des ateliers de création sonores en correspondance avec les expositions.

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