Artiste-performeuse sonore, Morgane Roumegoux a étudié à l’ESAD (Strasbourg) au sein de l’atelier Phonon-Lab, pour obtenir ensuite son DNSEP à la Villa Arson (Nice) en 2012.
Avec l’expérience de plusieurs événements collectifs, mêlant performance
et retransmission en direct sur diverses radios, Morgane Roumegoux s’est
accaparée l’acte oral. Intéressée par l’architecture du langage, elle s’amuse à l’arpenter pour lui trouver ses failles.
D’un détail au premier abord anodin voire absurde, elle s’y attache, ne le lâche
pas, et fabule afin de faire naître une narration : ce qu’elle appelle «ses piécettes».
Imprégnée de la poésie dada et de ses fameuses manipulations et destructions de langage, l’artiste n’hésite pas à jouer de la langue : du bégaiement, au grognement, jusqu’au cri – climax final, à interpréter comme la limite du dicible, elle fait surgir du sens ou plutôt, sublime le non-sens en réponse au rationalisme ambiant.
Par une langue haletante et déstructurée, entre détournement et parodie, elle nous propose des hypothèses d’être, des échecs de communication, des fausses réponses, des absurdités… images sonore d’un court-circuit volontaire.

Performeuse à voix, elle se consacre aujourd’hui à expérimenter cette oralité au travers d’enregistrement acté-diffusés, lui permettant d’ouvrir sa pratique à des objets ou des installations sonores dont le potentiel animiste ne manque pas de pouvoir et de dérision.